Dans ce monde, des êtres naissent et meurent. Ils n'ont rien en commun. Apparence ? Différente. Personnalité ? Tout sauf identiques. Rang social ? trois catégories : pauvre, moyen, riche. Rang ? Aussi, trois catégories : tiers-état, clergés, noblesse. Idéologie ? Différentes selon les individus. Santé ? Changeante. Sexe ?….Sexe…2 catégories : homme ou femme. Tu n’es jamais rentrée dans une seule de ces catégories. Tu as joué entre les deux de ton vivant. Tu n’as jamais été qu’un homme ou qu’une femme. Tu te considères comme les deux… Non, pour toi, tu es une fille d’Ève. Tu es une femme. Peu importe, les regards. Tu es une femme.

Maintenant, silence, tu es devant ta coiffeuse, tu te regardes et t’observes… Des traits à la fois masculins et féminins… Tu as de la chance, d’avoir un visage fin. Finalement, avec un peu de maquillage et de stratagème, tu réussis à devenir Genevière ou bien, Épicène. C’est au choix maïs tu préfères tout de même ce premier qui fut un de tes noms de naissance. Oui, cela vaut mieux. Tu préfères ce nom que celui-ci insultant des Anglais. Mais bref, tu as fini de dissimuler tes traits masculins sous cette fine couche de maquillage. Maintenant, il est temps que tu t’occupes de tes cheveux.

Ressemblant plus à une belle et douce fontaine d’or. Il t’arrive à la taille. Beaucoup diraient que cela n’est pas pratique pour un chevalier. Mais tu te dois de stopper ces préjugés incessants. Tu es une chevalière et cela ne t’empêche pas d’avoir la force d’un homme. Préparant ton épée pour un combat sans pitié et prêt à détruire l’existence de ces hommes qui te regardent et te jugent. Ces cheveux qui volent lors de tes duels font de toi, une apparition. Tu es une belle femme grâce à eux. Cependant, tu te dois d’avouer que tu as du mal à combattre quand ils sont détachés. C’est pour cela que tu les attaches afin d’avoir plus de visibilité. Même si cette queue-de-cheval avec ce petit noeud rose n’est pas mal non plus pour moins voir par moments.

Maintenant, tu fixes le miroir pour ne pas faire de faux pas. Et là, tu vois une lueur qui brille. Ce sont tes yeux. Tu as de beaux yeux bleus. Un bleu où l’on pourrait se perdre, un beau bleu azur et outremer. Oui, la fenêtre de ton âme est un grand lac bleuté où l’on peut voir ta douceur de femme mais aussi ta force d’homme. Tu foudroies, tu protèges via eux. Tu aimes tes yeux aussi, ils sont si beaux. Et la nature a fait que tu as pu avoir des yeux grands et pas trop masculins. Féminin comme il faut. Si cela n’est pas une chance inouïe que l’on t’a donnée, tu ne sais plus ce que c’est.

Lentement, la mousse de poudre commence à toucher ton visage. Tu ne rends que plus blanche une peau blanche. Doucement, légèrement. Il ne faut pas se presser où tu devras tout recommencer. Tu le fais avec une maîtrise douce et certaine. Ce n’est pas la première fois et certainement pas la dernière, il est important de savoir-être élégant pour donner l’illusion d’être une femme.

Tu te relèves dévoilant à ta glace ton corps nu. Tu es plat. Tu n’as aucune poitrine. Tout cela n’est qu’un pectoral et un autre montrant ta masculinité… Tu n’aimes pas cela mais c’est ainsi. Tu te diriges vers ta cassette contenant tes habits féminins alors que sur ton lit règne un vieux vêtement d’homme dont le style particulier rappelle ceux de femmes à la cour. Mais, tu ne le porteras pas. Tu préfères la robe blanche et bleue décorée par cette belle dentelle que cet habit.

Tu finis par ajuster ton chapeau bleu et par prendre ta fine rapière sortant de cette pièce, prête à en découdre au moindre affront.

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